mercredi 15 février 2017

Journée 11 : île de Gorée

Une journée à Gorée

Après le contrôle d'identité par un jeune et beau soldat, notre chaloupe (en fait un bateau des plus classique) fend les vagues et nous dépose au petit port de Gorée où nous sommes accueillis par l'abbé Adrien Sarr, ami de Louis Pasteur et ancien de la fameuse promotion 1993.

Celui-ci nous conduit d'abord dans son presbytère, jolie maison avec cour intérieure et terrasse donnant sur la mer. L'endroit est si magnifique que les évêques de Dakar seraient tentés d'en faire leur résidence de repos. L'abbé Sarr nous conduit jusqu'à l'église, inaugurée par le roi Charles X. C'est une jolie église, ornée de deux très beaux lustres. L'abbé nous expose la pastorale de la paroisse, axée sur la famille. Elle se compose de trois éléments : l'eucharistie, l'éducation au sein de la famille, l’apostasie, le tout étant couronné par la contemplation de la trinité que nous sommes appelés à vivre en famille. Un jeune homme qui aime une jeune fille musulmane ne pourra l'épouser que s'il se convertit. Beaucoup de ces conversions sont souvent de circonstance, et le jeune époux reste au fond chrétien de cœur. Les prêtres demeurent bienveillants à l'égard de ces "apostats"pour lesquels il est pratiquement impossible de revenir en arrière, sous peine d'être rejeté par sa belle famille et la société. Nous constatons une fois de plus que cette pastorale est parfaitement ciblée et bien construite.
Nous chantons ensuite la messe célébrée par Louis Pasteur.

Après quoi, nous sommes accueillis au dispensaire de l'ordre de malte par les sœurs du Saint Cœur de Marie. Nous y rencontrons la mère supérieure, puis nous visitons le dispensaire très bien équipé, sous la conduite d'une très jeune sœur de Centrafrique. Au moment de quitter le dispensaire, nous donnons notre dernière et trente sixième valise, en l’occurrence, de médicaments. En redescendant le village pour nous rendre au restaurant, nous sommes assaillis par des vendeuses du village artisanal auxquelles certains ont imprudemment promis de venir visiter leur boutique.

Après le déjeuner, nous nous rendons dans une ancienne maison d'esclaves, restaurée et transformée en musée par la fondation France liberté, et le gouvernement sénégalais. C'est une visite très émouvante , qui permet de voir le couloir du "non retour", donnant sur la mer, qu'empruntaient les esclaves  pour monter sur les chaloupes qui les menaient ensuite aux navires, en direction de l’Amérique du nord, de l’Amérique du sud et des caraïbes. L'émotion grandit devant la cellule des "inadaptés" (les hommes qui ne pesaient pas les 60 kg exigés) et le cachot des récalcitrants. Fort heureusement, Saint Jean Paul II, dans son discours de visite à cette maison nous a laissé un très beau message d'espoir en rappelant combien le temps était long pour que tous les hommes se respectent et se reconnaissent fils de Dieu.

La suite consacrée aux boutiques n'a pas fait le bonheur de tous eu égard au harcèlement des jolies sénégalaises qui ont fait tourner la tète de certains qui confondaient les francs et les euros !!

A 18 heures pile, la chaloupe nous emmenait sur une mer quelque peu remuante qui a valu à ceux qui avaient pris d’assaut le pont avant, d'être copieusement arrosés par les vagues.