La chèvre et le baobab
Un jour, dans la savane herbeuse
La chèvre fort agile et néanmoins songeuse
Fouillait au pied d'un baobab
Un tas de détritus laissés par le toubab
(c'est ainsi qu'est nommé le blanc qui en Afrique
Dans un assaut d'humeur philanthropique
Est venu imposer son miracle technique
Sous forme de bouteilles et de sacs plastiques)
Notre chèvre soudain avise le grand arbre
Et lui tient à peu près cette palabre :
"Peux tu me dire - ô baobab ! -
Sans vouloir offenser ni ton rang ni ta race,
Ce qui t'a pu valoir une telle disgrâce ?
Tu es puissant, mais laid,
Solide, mais noueux,
Et ton feuillage est si caduc
Que souvent tu exhibes tes moignons sans suc.
Robuste, assurément ; mais figé dans les cieux.
Regarde moi un peu : je bouge je gambade,
J'agis, j'esquive, je cours, je pétarade !
Je suis chez moi partout au Sénégal.
Routes, steppe ou maisons: tout m'est égal !
Du moindre détritus je compose un régal.
Que dis tu de cela n'envies tu pas mon sort ?"
Disait la chèvre à l'arbre dont Senghor
Fit autrefois l'emblème d'une indépendance
Qui ne reniait pas la France.
L'arbre alors rompt le silence
Et de la chèvre, avec douceur, relève l'insolence :
"Ô Chèvre ! il est certain : je n'ai pas ta mouvance !
Je ne bouge jamais,
Mais sous quel arbre immense
Irais-je m'abriter?
Et l'ombre bienfaisante
que tu viens sous moi chercher
Est la rançon clémente
De ma fidélité.
Tu me vois immobile; mais tendu vers le ciel
Je supporte pour toi l'ardeur d'un dur soleil
Que je rends en fraîcheur à nulle autre pareille.
Il est vrai que parfois mes branches se déplument :
Je n'ai plus rien alors pour flatter le regard.
Je ne regrette pas pourtant ma majesté posthume.
Le vrai royaume ne se laisse entrevoir
Avec des yeux de chair.
Ne t'arrête pas tant à l'aspect, aux grands airs,
Et songe à remercier le maître de la vie :
Il fit les uns agiles, les autres engourdis,
Les uns papillonants
Et les autres veilleurs.
Que nul ne songe à s'estimer meilleur !

Escale technique de 10 min à la maison du prêtre, délai respecté, ce qui nous vaut une bouteille de champagne offerte par le père Louis Pasteur !
Un peu plus loin, Jean-Michel est au rendez vous pour donner quelques plantes à deux de nos amis (Victorine et Geneviève). Il nous fait un au revoir plein de sensibilité et de foi, de sa voix chantante et sereine.
Quelques kilomètres plus loin, nous longeons le domaine fruitier d'un riche libanais, fili fili, avant de rentrer dans le magnifique domaine du grand séminaire inter diocésain de Sebikhotane. Nous sommes accueillis par le recteur, le père Alfred Sarr avec quelques autres formateurs.

Nous reprenons la route vers Dakar pour nous rendre au foyer de charité de la pointe des biches à l'entrée de la capitale.
Comme tous les foyers de charité, celui de Dakar se trouve sur un très beau site, un petit plateau dominant la mer, avec Dakar au loin. L'ensemble est composé de bâtiments rectangulaires positionnés de manière géométrique autour d'une jolie chapelle. Nous assistons à La Messe concélébrée par le Père Jean Luc NDour et le Père Louis Pasteur. Nous sommes ensuite accueillis par l'ensemble de la communauté.

Ce furent encore deux moments forts de rencontre le jour de cette saint Valentin.